28 novembre 2010

Petit prince



Basculer
Ne plus savoir compter

Voir les métros partir sans ton cartable
(Et les miroirs couverts de baisers peints au rouge riront de tes égarements)
Il faudrait décalquer tes idées à la blancheur des nuits
Les inscrire fort sous la peau des oublieux, des retardataires, des jouisseurs,
Qu'ils s'attardent toujours dans l'innocence...
A la jointure de tes respirations accrocher des frissons, les histoires de minuit qui font rire bêtement les filles nues éperdues
Perché sur un nuage, jouer à la marelle (ciel!)
Moquer gentiment les normes fantaisistes des filles électriques,
La poésie trop sucrée
Sous les ampoules de Crimée
Ou celles de l'Atlantique
(Et aimer)
Chanter faux en cachette - lalaLa!
Dégringoler sous un corps chaleureux, goûter au soyeux
A tout ce qui déborde...

Faire d'émois une éternité...
Boire du mauvais café, et rester.
Mais non, il est l'heure!
...
...
...

Mais tu es toi,
Et tu enfouis ton visage entre les chemins de craie, dans les parfums canailles
Tu glisses alors entre les lignes quelques caresses, beaucoup beaucoup (beaucoup) de tendresse, et trois petits mots à l'encre sympathique...

(Il faut que tu y ailles!)



Empreintes par nat*dia


31 octobre 2010

All the clocks are broken

(en musique)


Elle a encore déballé le lit, laissé quelques vestiges de maquillage dans un recoin de l'oreiller. Elle se tourne, sur le dos, abdique sous le repli du sommeil. Le plafond a la même fissure qu'hier.
Il y a ceux qui choisissent, ou les menteurs, qui restent mal.
Fermer les yeux quelques heures - mais pourquoi ne sont-elles pas éternelles quand elles le devraient?
Il est parti, a dit "je t'aime moins".
Engluée de rémanences, somptueuses jouissances, de rires en écharpes de ce à quoi on s'abandonne, cette mémoire indésirable qu'elle voudrait délabrée, pas si vive.
Putain de temps précipité dans le bonheur mais bien calé sur le flanc de la peine, à appuyer de ses aiguilles statiques au creux des plaies.
Il l'a faite rêver à l'immensité des siècles.
La fissure s'aligne, cicatrice ou mauvais plâtrier.
Il s'est glissé dans ses fentes.
Elle le garde sous sa chemise, entre les brisures, insignifiants cartilages de l'amour dépassé. Il trône là, dictature délétère dont rien ne succombe.
Putain de temps qui n'avance à rien, persiste dans l'immobilisme!
Il a enfoncé le plaisir jusqu'entre ses entrailles.
Le robinet est mal fermé. Comme un tic-tac l'eau psalmodie.
Il a la jeunesse pour excuse, la cécité qu'elle porte en elle, et les terreurs de lassitude, de raréfaction du désir, de ne pas vivre demain que de tout vivre aujourd'hui.
Et pour quoi ce corps encombrant, à dévisager son reflet qui perd la raison, se déforme sans son regard, son regard à lui... A lui. Lui. Lui...
Et pour quoi son image flottant entre les courants des pensées et de la constance?
Il est parti, a dit "je t'aime moins".
Elle songe à la journée douloureuse, à ce putain de temps qui s'allonge à son côté, et la fissure qui sera là encore le matin suivant, comme la douleur, et l'absent. A ses pieds sur le carrelage, transis.
Elle rêve debout.
Au jour qui la verra renaître des cendres, et danser sur les meurtrissures.

Pour Anne-Laure...






10 octobre 2010

Palindrome

(en musique)


In girum imus nocte et consumimur igni


La tendresse sans conséquences...

(Petite musique de nuit)

Etendre dans tes cheveux mes doigts, te tressaillir jusqu'au flanc du plaisir

Entre les heures échardées de torpeur apercevoir ton dos



Ta nuque


Ce que témoigne ta peau

Sous l'effleurement

Ou l'illusion,

Le drap décalquant ton dessin

Dans le presque matin...

A tes pieds égrener la morale, la laisser chancelante

Prendre mes jambes à ton cou


Comme tu lies mes pensées tu me morcelles

Et tu sais le silence au fond de ses déclarations.


Crire


Etre, sentir

Gémir

Chuter à la pointe de ta langue


Dans l'obscurité tresser les corps en suspens

Pourtant

J'arrime à mes paupières tes effrois flamboyants ruisselant jusqu'à l'os

Laisse à mon chevet les brûlures de tes mains, l'écorchure de ton souffle

(Nous tournons dans la nuit

Et le feu nous consume)


Au creux du mien j'impatiente ton hérésie

Pourtant


Tu nourris encore

Ces croyances blanchies, de celles qui n'ont plus goût à rien, jetées


Dans les mailles exsangues

De tes veines éclatées

Pourtant

je prends fin à ta source, tu t'ouvres à ma racine

Tu es ce que je suis

Miroir,


Evidence


Théorème.

Et je passe au travers de la violence ordinaire

(ce désir palpitant étranglé par l'orgueil)

En t'attendant,
Sans douleur

Ni désespoir


7 septembre 2010

Morning



Ton parfum flotte encore...
Il reste de toi quelque douceur. L'infini/l'indéfini. Ces riens balançant les restes de la nuit sur les murs de mes songes éveillés. Nue dans le jour qui se tient droit, froid, j'éclipse le réel, je veux... je veux, je veux... tes mains contre mon sein, le rire dans ses ellipses, la vie dans chaque coin... sentir couler sur la peau du matin l'eau barrée, l'amour sous mes coutures. Croire que le lundi se lèvera avec toi, que je t'attendrai là. J'écrase les petites tristesses sur le pavé, je veux, je veux... je veux qu'encore demain soit une évidence, j'entends ce que tu tais. Tu es la mer montante que j'envisage, celui que l'on n'ose espérer. (Comme je me sens faible, alors que je m'échappe à moi-même)
Je veux. Je veux... je veux te dire que ton corps embrasse mieux le mien la seconde suivante, te raconter la soif, que tu me boives entière.
Parfois je ne verrai que toi t'avancer parmi les figurants, et tu viendras à moi et je goûterai ta langue, et mes doigts dans les plis de ta chemise, et je n'aurai plus peur de ne pas me reconnaître, car je sais plus encore qui je suis alors que tu me vois si bien.
Ton parfum flotte encore... (un grand arabica sans doute)




4 juillet 2010

Encore le ciel

(en musique)




Encore le ciel étire Paris disparait l'horizon délie la raison a jeté la nuit courte sur un quai j'espère sur mon épaule ta bouche ce corps que mes jambes commencent à reconnaitre dans l'enlacement l'hier affame aujourd'hui je pense à tes doigts, à la peau qui se fane au minéral à la fois où tu dormais tout contre, je cherche les contours de tes rires l'invasion de ton nom, ce qui me porte loin, les étranges synonymes qui parlent d'aimer, trois mots orageant les désirs, tes mains délugeant le plaisir... la nuit affame le jour aussi je pense à ton sexe qui prend sans exiger le mien qui veut toujours les lendemains ivres les fins qui ne finissent la langue épicée la femme en atomes que tes sens érigent en résurrection tu cherches la sagesse que le manque a fait otage je pense à la folie aux résolutions à l'envie aux jamais. Au don à l'abandon. A tes extrémités que ma bouche réclame A l'inlucidité A l'infatuité Encore le ciel délivre la ville capitale empreinte du désir a laissé sur le carreau les impossibles ressaisi les parfums qui luminent oublié les paroles arides je cherche les étendues les fentes les odeurs, les goûts qui me frémissent, alors que tu dérives jusque sous ma poitrine.

28 juin 2010

Rue des deux gares

(en musique)



La porte s'ouvre. Sous le poids de l'intrusion le plancher frissonne, s'éveille enfin déclarant les ans qu'il a portés. On sent dans ses gémissements la vie qui lui a passé sur le corps, les paysages historiques. L'appartement se dévoile, son âme vous saisit. Avancez... dans le couloir rouge aux fauteuils de velours exilés d'un théâtre, drapés d'ambre charnel... Place numéro 15. La lumière en crue sur le passant s'improvise diva, et apprête le soleil en partitions délicates. Le regard s'attarde, la licence ici a les faveurs de l'abondance. Chaque pièce introduit ses confessions, emporte loin là-haut, où se cachent les mémoires... Jusque dans les perspectives, les toiles d'araignées depuis longtemps dévastées ont emprisonné les empreintes des hôtes, tandis que des femmes accrochées aux murs fument en sépia, parmi les mots d'autres, l'amour qui s'interroge, et les violonistes. La tête dérive, le carmin murmure. Les livres gardent les moutons. Les archets en étalage. Au fond à droite... la chambre de coton, comme le jour gravite, satellite des pensées érotiques, sous les draps et les matelas superposés s'immiscent les rémanences des peaux vacillantes, les mains âpres éprises et les songes absurdes voyages au long cours... Solitude - bienvenue. La nuit passera sur les tapisseries et les illusions, le bois redira son discours, le café et les épices extrairont la peau briochée des bruissements de lin... enfin... les quatuors joueront dans le salon, rue des deux gares...




Sténopé entre deux gares par nikø



28 mai 2010

Hôtel Dandy****


Cher ****,

Mai ramène sa gueule de promesse, réminiscences en bandoulière, horizons en vastes échancrures... J'ai pour me tenir droite de belles perspectives, et les années qui s'empilent apprivoisent mes composantes, sourires en bataille arrimés en périphérie des sentiments heureux, j'avance... Rue Gambetta, quatre étoiles me tombent sur le coin des pensées archivées; il y a dans cet hôtel des mémoires nucléaires qui achèvent leur incandescence sur la peau glacée de l'absence. As-tu délaissé dans cette architecture du rien l'esquisse même de ma langue sur toi? Et le goût?
Je voudrais arracher les étiquettes, inviter le courage à dîner, mais toi, enfant, tu tombes quand tu marches - et lacères dans ta chute mes bras qui s'attendrissent.

Je parcours la ville. Et parfois je t'invente à l'autre angle de ce trottoir dégueulasse. Cependant, sache-le, détourne-toi de moi, ignore-moi si tu venais à me croiser dans des circonstances malvenues. Tu es **** et tu appartiens à la dimension des instants chavirés, aux parenthèses illégales.
J'ai dans l'idée que seuls les hasards imbéciles nous verrons l'un face à l'autre le cheveu débraillé, le temps qui presse et la politesse obligée.

Je t'embrasse, je crois.

****

P.-S.: Tu me manques une fois par mois, c'est une moyenne bien sûr.



rendez-vous par nikø


17 avril 2010

Les particules soyeuses

(en musique)







Gracieuse Ayumi

L'ami aidant



4 avril 2010

मानसून

(en musique)



Je me souviens.

Elle enflammait les jardins, les gouttes éclataient en fou-rires sur sa vérité nue. Elle coulait sur moi, je fendais son abandon comme je suçais la pulpe de ses doigts, et le miel. Ses cheveux sentaient l’orage, sa bouche sang prononçait des serments dans une langue secrète, je voulais qu’elle m’enroule dans son déluge d’impatience vorace et m’envisage dans le temps. Elle sinuait entre les petites salines des recoins de peau, et le plaisir, s’en faisait un manteau. Elle m’inspirait / je soupirais. Je la rêvais dans ses éclats de joie, au-delà de mon solipsisme ; je parcourais de ma langue la cartographie de ses constellations. Elle apprivoisait mes contours entourait ma nuit de ses bras dentelait de bonheur l’aridité de ma nébuleuse. Corde sensible. Inondée de désir en suspens, l’obscurité s’esquivait, et au matin, le sommeil encore emmêlé à sa chevelure, elle me noyait.

Je me souviens.



Recordo.

Ella encenia els jardins, les gotes esclataven en rialles damunt la seva veritat nua. Em lliscava pel damunt, jo partia el seu abandonament com si xuclés el tou dels seus dits, i la mel. Els seus cabells tenien la flaire de la tempesta, la seva boca sanguina pronunciava juraments en una llengua secreta,jo volia que ella m’emboliqués en el seu diluvi d’impaciència voraç i em colloqués en el temps. Ella serpentejava entre les petites salines dels plecs de pell, i el plaer, se’n feia un abric. Ella m’inspirava / jo sospirava. Jo la somniava en els seus esclats d’alegria, més enllà del meu solipsisme; recorria amb la meva llengua la cartografia de les seves constellacions. Ella domava els meus contorns embolcallava la meva nit amb els seus braços dentava de felicitat l’aridesa de la meva nebulosa. Corda sensible. Inundada de desig en suspens, l’obscuritat s’arraconava, i al matí, amb el son encara trenat a la seva cabellera, m’ofegava.

Recordo.

La femme de papier de Conrad Roset
La langue déliée par Òscar



22 mars 2010

Le réveil (48° 51’ 44’’ Nord 2° 21’ 3’’ Est)

(en musique, en douceur)



Le vois-tu le soleil montrer sa face paraissant au-delà des atmosphères effilochant les toiles de la nuit, grand cinéma des draps blancs? Alors qu'elle me lèche les pieds, de la Seine les filets nocturnes retiennent encore les corps chauds indolents, leurs parfums insolents attachés aux creux des reins. Le jour porte sous terre les minutes lascives des sommeils entêtants et précipite ton odeur sous la rame du métro. Et je n'ai plus dans mes bras que ton sourire et une vague empreinte de dents qui ne t'appartient pas quand j'explore les replis de ma peau. A(i)mant, de tes boucles je dois extirper ma paresse, m'enf(o)uir dans les couloirs carrelés, reprendre le train de ma vie, dans la torpeur d'une foule délavée. Quitter les cimes orientales, délaisser un baiser.
Les idées floues s'aiguisent au temps qui passe, mes seins pointent sous la langue glacée du matin désobligeant qui avance, imperturbable, vers le zénith, tandis que les rayons en érections dénudent les derniers fils de l'encéphalogramme onirique.





Persistances rétiniennes de nikø



23 février 2010

Voyage vers la douleur

(en musique)


Tout semble suspendu

Comme le temps s'est arrêté sur l'horloge crasseuse frémit son empreinte déshumaine aux minutes écaillées.
Les éoliennes agitent la plaine poussant vainement du doigt la grande aiguille. Au travers des vitres marquées, elles qui ont laissé dans leur transparence mille histoires s'y inscrire, le regard s'égare, plein de l'intérieur, vers le flou du voyage. Le chemin de fer fait glisser sur sa route le train déraillé des idéaux, des émigrants, des isolés. Il y a de ce cil ce petit sentiment qui veut se décrocher, parler parfois ne dit rien, et les murs n'entendent pas. Le ciel a des nuages à dévaler, et les mirages se multiplient dans le prisme des larmes.

Les listes s'opèrent (abdiquer les escaliers rouges, la cervelle de dix heures. Porter les bas en haut-le-cœur, franchir le passage du désir. Se tenir sur le fil).

En bordure de la lèvre palpitent les amertumes, la gueule entre deux gares boîte en direction de l'avant, de la première fois. Les langues se délient, déclarent sur le quai, les bras se tendent, rencontrent le vide mordant, et les portes se resserrent sur l'attente. Le soleil a mis une nuit à se lever ce matin, le départ l'a tu. La rumeur de la cendre se dissipe dans le défilé trouble des troncs dénudés. Alors apparaissent les horizons, archivant les ombres.


La douleur arrêt momentané.




un regard de nat*dia



7 février 2010

Ferita

(en musique, forte)


Il s’étend. La peau arrachée, le front sur le carrelage, et dégueulant une partie de son âme. La mort violente de son élan le déporte et crache sur le rêve ; au dehors l’automne dépècera bientôt des ossatures les souvenirs heureux. L’enflure du cœur, annonciation du pire de la déchirure émergente qui ne tient plus qu’à son fils. Les nuits éternelles dans le lit bordé d’injures de blancheur sournoise de déliquescence de l’espérance de désirs mortifères. Les jours qui n’en sont plus, avec le deuil ils ont la face obscène, ils devraient se couvrir, avoir la pudeur. Ici on n’avance plus on rampe. Le palpitant martèle son antienne sans objet, tenant l’homme debout face à son champ d’impossible. Devant le vide, derrière le saccage. Ce qui naît de la désillusion a des allures de misère. Et cette plaie qui s’écoule et inonde lui sort par les yeux, l’enterre. Ici on n’avance plus on rampe.

Il se ramasse. La peau déchirée, la pupille décharnée, et du passé béant sourdent les espérances. Vanité ; en dedans le déclin charognard dissèquera silencieusement les souvenirs heureux, exsangues dans leur létalité sordide. Bâillonne ta gueule mémoire qui morcelle la résilience ! Car ici on n’avance plus, on rampe. Il voudrait retourner le lourd manteau de l’irrévocabilité, l’incruster de desiderata inassouvis. Mais seul parmi les autres, il doit se rendre. A l’évidence, à l’absolu épousant la ruine. Le mirage se dissipe aux lueurs desserties d’un crépuscule finissant.

Il se relève. La peau brûlée, le poing orné de fiel défoncé d’éclats de verre, et ces débris se hérissent, couronnant Némésis. La haine qu’engendrent les murs de la douleur et du désespoir s’invite dans son lit, psalmodiant son infect angélus ; partout dedans dehors au fond en lambeaux les souvenirs heureux se décomposent. Il entend, entre en prière corrompue... De ses mains il aimerait la faire crever, la femme qui a tissé un morceau de vie avec lui. Et ses idées crasses il les essuie entre les cuisses de passantes, et abat sa vie sous un bloc de granit. Il s’accroche aux monceaux de chair, et creuse les mots d’amour jusqu’à la moelle, à les rendre ineptes. Et se fait laid. Donner un sens à ce qui n’en a pas, s’envisager immonde, la blessure il faut la mériter. Ici on n’avance plus on rampe. Il se conjugue au conditionnel, l’inconstance est sa compagne. Marcher droit dans l’immobilité tombale, comment ?! Alors la soif de sinuosité l’emporte, se glisse avec morgue dans les restes défigurés du désir d’être, d’éprouver. Le sein de l’amour ne peut allaiter la foi gangrenée - ou finira au fond de sa gamelle. Oui, ici on n’avance plus... on rampe.

(et pourtant, le cœur bat)



30 janvier 2010

Petite mort


(Je ne crois pas que les rois mêmes aient un bonheur pareil au mien)




Sans un mot, ou si peu...
En attendant ceux qui frémissent au fond d'un tiroir.




16 janvier 2010

La première lettre

(écriture en musique, à voix haute et lentement)


La soupirante

La désirante

Celle qui croit, ébauche les traits

D’une empreinte de sommeil entre les draps défaits

Qui tourbillonnent

Virent

Tourbillonnent et s’enroulent encore

Encore...

Encore...



Et le lin

Se remémore

Comme les images

Sur les papiers glacés...

La troublante

La consentante

Celle qu’on arrache le rouge aux lèvres

Avec la liseuse.


...


La caressante

Celle qui dit tout

Et abandonne un baiser

(Comme entre parenthèses)

La rêveuse

La séductrice

Celle dont les pleins et déliés emportent les regards

Le palpitant étincelle

Encré, nourri par le calame.




La désinence

Celle qui crie en silence

Celle que tu portes avec le souvenir,

Tu la connais par cœur...

La folie prend les mots

Qui se déchirent par l’absence

Le coryphée des nuits blanches les reprise

A les parcourir encore cependant ils se vident.

730 pas sont inscrits dans ton dos

Toujours

- Peut-être un peu plus –

Seul le temps pourrait la désapprendre

Celle qu’on épingle

Et corne en cinq dans un tissu de soi

Avant le point.




La page blanche

La sibylline

Celle qui dit fragile

Dans le pli

De la troisième lettre...

Et sous tes doigts qui la parcourent

Dans un froissement

Naissent les voyelles,

Ici contre les murs

Debout à genoux

Elles se répandent sur ta langue.

La sinueuse

Enlumineuse

Aux boucles enflammées

Ecriture coulée

Dans la chânée

Par les mains d’un Sarabaïte.

La passante

La chantante

Celle qui sent l’orage

D’un crépuscule parisien

Du haut de son vertige

Embrassant la ville.




La sensitive

Dont les feuilles se vrillent

Sous le poids de la peau

Des larmes écorchées

Et des croyances de lendemain

Alors que la fin se penche sur le papier

Et le mépris se lit,

S'étend comme une putain

dans le sein de ton amour...

L’absente

La mal écrite

Et que l’on brûle

Aux lueurs renaissantes

Ses mots n’ont pas de résonance

Ou ne sont pas les tiens,

Et dérivent,

Et je songe

Cousue dans tes pensées

A la première lettre



Les mots et images de mademoiselle
Les boucles de l u c