19 juin 2011

Thašunka Witko



Souvenirs
Impressions
Eclosion
Fêlures




Juste à l'horizon
La peur chevauche les fractures
Sur la roche
C'est la nausée qui s'épanche
La possession s'incline
Avec sa gueule triste
Boulevard du choléra
Impasse du désir
Putain aux entournures
Etranglée au collet
Suspendue aux nuits vagues

Nage en eaux troubles
Inspire la clarté
Ne baisse pas les bras
Non
Ne baisse pas les bras
Mais
Ne saisit pas les armes
Entend les effrois
Qui pissent sur les murs
Mais
Ne veut de personne 
Si la liberté sombre
Ne veut rien qu'aimer
Pas d'orgueil ou peut-être dans sa poche

Oui rien que des respirations
Des nuages percés
Mais
Peut-on la comprendre
D'être 
Juste 
Aimante







"Fracture" par ADDAMSBERG
"Orchidées" par Luc Lamy





17 avril 2011

Lust


A la fin du jour,
le soleil brûle juste encore
la nuit enduit les façades
je vois des ombres
se laminer sur les falaises
Du plaisir
Dans la peur
De la moiteur
Dans le milieu
Moi j'irai avec les dents
la chercher ta chaleur
Tu vois mon amour
Y a rien que je puisse taire
Du silence
Si je me barre
Dévale l'escalier
Si je défais les voiles
Colle ma bouche mordue
Sur les reflets des trains
Il reste
Juste ce quartier de peau qui racole ta langue
En haut de l'hémisphère
Ce vertige jusqu'à l'os
Qui étonne toujours
Mes doigts
Grisés

C'est de la joie
Ça l'a toujours été
Suis-moi à Victoria
J'vois pas Monsieur
Tu y serais le Roi
Et moi du sable chaud
Toi
A
T'enfoncer dans mon corps
A chercher
Sous mes grains
le frisson, sous le tissu
Juste ce quartier de peau qui racole ta langue


Respire!

28 février 2011

Madrigal [guerriero e] amoroso


je ne comprends pas les riens, ces riens qui se bousculent au seuil de mes lèvres sur le bout de ma langue se suspendent sucent ma moelle jusqu'à la sienne seulement ces mots qu'il étouffe ont ce goût de bataille d'entrailles débattues sur le bout de ma langue sa voix s'entaille ce sont des lamelles de quelque chose de beau d'exsangue éreinté, de l'attente, d'une atteinte enrayée de sa voix qui s'effeuille s'échoue dans ma gueule un peu pâle, ouverture grande nous sommes ici et ce qui mure les mots hurle la peau je ne comprends pas la morale encore moins ses détours et lui sait mes abîmes ce qui mouille sous sa soif nous sommes ici j'appelle ses mains couturées cousues à mes cheveux déchirées à mes angles noyées dans les fentes fêlure continue et ce sont mes restes ivres que je défends comme ils sont étirés à la pointe de ses ongles le regard plaqué au sol sur le bout de ma langue je sens l'amour à sa fin je n'en veux pas pourtant, c'est un suspens une heure sans secondes que je désire pas un dîner par coeur ce sont les poisons que j'aspire dans mes replis sur le bout de ma langue ont ce goût de bataille de chair de foutre de fouraille plus un atome ne divise plus de rupture juste un amas une éternelle addition je voudrais l'avaler peu importe l'endroit je fouillerai ma cuisse de fragments de morsures écrits tangibles nous sommes ici à l'est du matin le corps tendu la tendre violence la nuit encore je n'ai plus peur de rester de couler dans sa nuque ces riens encordés sur le bout de ma langue

Bondichérie par {E}mma


19 janvier 2011

Sous sa peau


elle ferme les yeux
ton absence en présence
on lui dit
vous êtes l'un pour l'autre
même le silence le lui crie
elle sait au détour
des entraves
des ornières chevées
marcher sur le tourment
tourner le dos au sombre
voir ton ombre bleue
dans le marc de café
laisser le soleil accroché aux regards
Elle tend vers toi
Elle ne partira pas
Car il faut goûter encore
Goûter du bout des lèvres
ta langue curieuse
les matinées blanchies
à l'odeur de javel
les mains dans ses cheveux
tissés par les araignées
nocturnes
le sein appelant ta bouche
chaude
elle entend dans ton souffle
les dialogues irrévérencieux
que vos corps argumentent
les coinstots de sa nuque
de ses fesses en arceau
battre jusqu'en son creux
l'eau
le sang qui est le tien
s'infiltrer sous sa peau
On lui dit vous êtes l'un pour l'autre
Parfaits

Elle ne partira pas
Si partir
C'est se quitter soi-même