La soupirante
La désirante
Celle qui croit, ébauche les traits
D’une empreinte de sommeil entre les draps défaits
Qui tourbillonnent
Virent
Tourbillonnent et s’enroulent encore
Encore...
Encore...
Et le lin
Se remémore
Comme les images
Sur les papiers glacés...
La troublante
La consentante
Celle qu’on arrache le rouge aux lèvres
Avec la liseuse.
...
La caressante
Celle qui dit tout
Et abandonne un baiser
(Comme entre parenthèses)
La rêveuse
La séductrice
Celle dont les pleins et déliés emportent les regards
Le palpitant étincelle
Encré, nourri par le calame.
La désinence
Celle qui crie en silence
Celle que tu portes avec le souvenir,
Tu la connais par cœur...
La folie prend les mots
Qui se déchirent par l’absence
Le coryphée des nuits blanches les reprise
A les parcourir encore cependant ils se vident.
730 pas sont inscrits dans ton dos
Toujours
- Peut-être un peu plus –
Seul le temps pourrait la désapprendre
Celle qu’on épingle
Et corne en cinq dans un tissu de soi
Avant le point.
La page blanche
La sibylline
Celle qui dit fragile
Dans le pli
De la troisième lettre...
Et sous tes doigts qui la parcourent
Dans un froissement
Naissent les voyelles,
Ici contre les murs
Debout à genoux
Elles se répandent sur ta langue.
La sinueuse
Enlumineuse
Aux boucles enflammées
Ecriture coulée
Dans la chânée
Par les mains d’un Sarabaïte.
La passante
La chantante
Celle qui sent l’orage
D’un crépuscule parisien
Du haut de son vertige
Embrassant la ville.
Dont les feuilles se vrillent
Sous le poids de la peau
Des larmes écorchées
Et des croyances de lendemain
Alors que la fin se penche sur le papier
Et le mépris se lit,
S'étend comme une putain
dans le sein de ton amour...
L’absente
La mal écrite
Et que l’on brûle
Aux lueurs renaissantes
Ses mots n’ont pas de résonance
Ou ne sont pas les tiens,
Et dérivent,
Et je songe
Cousue dans tes pensées
A la première lettre
18 commentaires:
De retour Moizelle, charmée par vos images (il est vrai que le Maître n'est pas des moindres )et par vos mots comme des touches du bout des doigts et des lèvres :)
ça y est je suis envoûtée. Jetez toutes les bouteilles d'antidote et les charmes de désenvoûtement!
Il y a si longtemps, mademoiselle...
Sublime. Je n'ai plus de mots. Je m'en excuse. Si seulement je savais parler.
Merci Mademoiselle d'Enfer pour cette première lettre inspirée et tous mes voeux pour cette nouvelle année.
La moitié de la lettre est-elle déjà écrite à la simple prise en main du stylo ?
enlumineuse
ça c'est le mot le plus précieux
Ben voilà, c'est fastoche! Ah son Luc est si maladroit! Bien du coup, Mam'selle... que voulais-je vous dire? Des tas de choses. (Ça sent bon ici : la chambre surtout... je me comprends, des odeurs de reviens ici...Pfouff... au lit, vite.
Mince! ça a marché! Je pensais ne faire qu'un essai. Donc, oui merde, c'est à moi... Donc... Ô mam'selle! quel talent! (commentaire provisoire puisque c'est trop difficile en deux fois ou trois.)
quel talent mlle d 'enfer(t) ,la sensitive,la seductrice et quelquefois aussi l 'absente ( trop longtemps parfois pour mon plus grd desarroi!)
énieme essai pour dire que je vais réfléchir à être jaloux de ton rapport texte-image...
Y réfléchir.
Mais, tu le sais, premier spectateur de tes images, tu sais ce que Jean pense ;o)
...
@Depluloin: schli-schlliickq""
@ Kouki: De retour, oui... Cette lettre était prête depuis le 22 décembre, manquait les images (et tant de lieux m'ont vue nomade qu'il m'était impossible de terminer). Alors ici on ne charme pas que les serpents mais aussi les femmes... ;)
@ Enfantissages: c'est foutu, tu es damnée! :)
@ Féelonia: Longtemps oui (voir ci-dessus)... Poster ce billet a été un acte de libération dont tu n'as pas idée. Et face à la fuite de tes mots, les miens se rendent avec humilité et plaisir :)
@ Frederique M: Merci chère Frederique de vos voeux et de votre empreinte par ici. Une très belle année à vous aussi, bises assorties.
@ Prax: ben oui. C'est possible d'écrire rien qu'avec les doigts.
@ Madame de K: un mot précieux pour une rareté (on n'en fait pas beaucoup des manuscrits enluminés, comme certaines personnes un peu à part) :P
@ Depluloin: "ça sent bon ici: la chambre surtout... je me comprends, des odeurs de reviens ici". Peut-être... mais elle est vide...
(et ne vous moquez pas de l u c, vous avez vu son billet palindrome? on ne peut pas s'en moquer!)
@ Depluloin: ah tiens? vous, ici? soyez sage, hein?
@ Ombrelle: la sensible, à ce que tu dis... :)
@ l u c: C'est que la genèse est longue en enfer(t)... Le temps fait son oeuvre et là naîssent des images et des mots au son des musiques et tout est mouvant, changeant, au gré des humeurs et de ce qui m'anime. Jusqu'au point. Mais tout ça tu le sais... merci mon cher l u c :)
Superbe texte, où le lin respire et tremble. Des pépites d'écriture et une musique absolument splendide dont je prends les références.
Va bien bien mamzelle et super contente de te retrouver.
Mais je suis toujours sage aux enfers. Mais comment l'être aux enfers? Mais je n'étais pas là pour ça et je m'aperçois que ce dont je voulais vous entretenir, une des images, je ne peux pas le faire ici.
Quel miracle vous êtes.
Délices de plume et de plumes...
@ Brigitte: Contente aussi (pourtant je mets du temps à répondre, ne pas prendre cela pour une absence de joie :) ) Que dire sinon que je suis très touchée de tes mots...
@ Depluloin: Hm. Votre sagesse est relative, mais je déclare qu'elle convient aux enfer(t)s. Le miracle ce n'est pas moi mais les choses laides de la vie que l'on parvient à transformer en trucs regardables. :)
Pour le reste, parlez en ailleurs qu'ici alors :)
@ K.: Voilà, je lis vos six mots (et points de suspension) et je vole :)
Écrire sur des draps de lin blanc plutôt que sur de vulgaires feuilles de papier, quelle bonne idée !
Et puis c'est beau tous ces mots froissés...
Je ne brode que sur du lin :o)
@ Zaile: oui mais cela demande de l'application, et je ne repasse jamais... ;)
@ Anna De Sandre: Mais c'est que je reçois du beau linge! :P
Ecrivez sans déborder