28 février 2011

Madrigal [guerriero e] amoroso


je ne comprends pas les riens, ces riens qui se bousculent au seuil de mes lèvres sur le bout de ma langue se suspendent sucent ma moelle jusqu'à la sienne seulement ces mots qu'il étouffe ont ce goût de bataille d'entrailles débattues sur le bout de ma langue sa voix s'entaille ce sont des lamelles de quelque chose de beau d'exsangue éreinté, de l'attente, d'une atteinte enrayée de sa voix qui s'effeuille s'échoue dans ma gueule un peu pâle, ouverture grande nous sommes ici et ce qui mure les mots hurle la peau je ne comprends pas la morale encore moins ses détours et lui sait mes abîmes ce qui mouille sous sa soif nous sommes ici j'appelle ses mains couturées cousues à mes cheveux déchirées à mes angles noyées dans les fentes fêlure continue et ce sont mes restes ivres que je défends comme ils sont étirés à la pointe de ses ongles le regard plaqué au sol sur le bout de ma langue je sens l'amour à sa fin je n'en veux pas pourtant, c'est un suspens une heure sans secondes que je désire pas un dîner par coeur ce sont les poisons que j'aspire dans mes replis sur le bout de ma langue ont ce goût de bataille de chair de foutre de fouraille plus un atome ne divise plus de rupture juste un amas une éternelle addition je voudrais l'avaler peu importe l'endroit je fouillerai ma cuisse de fragments de morsures écrits tangibles nous sommes ici à l'est du matin le corps tendu la tendre violence la nuit encore je n'ai plus peur de rester de couler dans sa nuque ces riens encordés sur le bout de ma langue

Bondichérie par {E}mma


31 commentaires:

Anonyme a dit…

je
suis
effondrée
dedans
fontaine

Anonyme a dit…

Simplement sublime. Ca déborde, sans déborder...

anicetus fecit

Clémence Ji a dit…

Hurle la peau...
Et toute votre phrase infinie.
Le désir foudroyant.
Terriblement broyant le coeur et le corps.

Merci aussi pour les notes.
Pour le voyage

L.....................................uC a dit…

Je ne commente jamais en quatrième position, tu devrais le savoir depuis le temps.

madame de Keravel a dit…

comme une litanie, le discours dévidé sans fin d'une pauvre folle, une voix atone, un gémissement, un hurlement, de la poésie sans respirer

Isabelle C. a dit…

Suis en apnée et veux le rester

Depluloin a dit…

Bon... avant toute chose m'en aller chercher un post-it pour masquer la photo, sans quoi ma lecture en serait faussée... (C'est drôles, les femmes comprennent tout tout de suite, pas vraiment troublées, elles m'épateront toujours!) Bon... un post-it donc...

aléna a dit…

je vais déborder, c'est sûr, fontaine comme Kouki... je vais dire comme Luc, c'est plus prudent...

L.....................................uC a dit…

@Aléna : en neuvième position je reste prudent.o)

Anonyme a dit…

Je ne comprends pas non plus (presque)
Je t'embrasse (du bout de la langue)
Baiser (pas le nom)

Mademoiselle d'enfer(t) a dit…

@ Kouki: alors
je
te
boirai
jusqu'à
te
relever

@ Anicet: Ardo... mais sans laisser le feu trop envahir. Merci Aniceto :)

@ Clémence Ji: Une phrase infinie pour exprimer ce qui n'a pas de limites... Merci à vous pour avoir pris le train en marche :)

@ l u c: je t'ai trop gâté! Et puis tu es le premier belge dans mon cœur c'est pas négligeable... si?

@ Madame de K: Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière ;)

@ Isabelle C.: Sonia Wieder Atherton comme un souffle :)

@ Depluloin: mes post-it sont en forme de bulles de BD, je ne vous propose pas, une corde pourrait dépasser, ou un bout de peau... (les femmes comprennent tout? Je m'interroge sur mon genre, là...)

@ aléna: pourtant j'aime quand tu débordes :) (faut pas faire son lulu, c'est un sale gosse çuilà)

@ l u c: rha vraiment! C'est pas plus mal d'être la tortue tu sais?

@ Anonyme: c'est un langage secret (presque)
Je me laisse faire (sur le bout de ta langue)
Baiser ( ; )

Clémence Ji a dit…

Ils ont gravi le mont, qui ce primtemps, verdit d'herbes folles et fleurit de petites pétales mauves et jaunes les pentes abruptes et plus douces aussi.
J'aime et j'aime.
Madrigaux, go go.
Encore.
;-)

Mademoiselle d'enfer(t) a dit…

@ Clémence Ji: Certainement une des musiques que je préfère... :)

Clémence Ji a dit…

L'est belle à mots rire.
Comme quand ne reste plus que l'essence.
Quand ti li siperflu s'est fait la malle.

Mademoiselle d'enfer(t) a dit…

@ Clémence Ji: Monteverdi est à chanter comme un mets délicat, qui éclate en bouche:
http://www.youtube.com/watch?v=nT6KH_l43Xo

Clémence Ji a dit…

Je sais Melle d'enfer,
et en bouche, en cordes, en lèvres, en langue, en palais, en diaphragme, en corps aussi.
J'aime
:-)

Appas a dit…

On doit en sortir complètement lessivé

Anonyme a dit…

un poème en ré(s)pons(e)
<3

Mademoiselle d'enfer(t) a dit…

@ Clémence Ji: Ce serait affreux de ne pas aimer, de devoir s'en passer... :)

@ Appas: Quelques secondes, oui... (mais avant, pendant, après, peut-être pour toujours, hormis ces quelques petites secondes on en ressort plein, je crois...)

@ koukistories: un dialogue de peaux-aime ;)

Clémence Ji a dit…

Ce serait affreux, oui, mi lamenterei se dovrebbere essrere cosi..
Clémence's aria,
na !!
;0))

Mademoiselle d'enfer(t) a dit…

@ Clemence Ji: Gli altra lamento de una ninfa? :)

Clémence Ji a dit…

Pan !! fit le feu d'artifice.

Il dessina dans le ciel avec ses belles bleues les nymphes et les satyres sur des tableux d'étoiles.

Non ho capito bene le vostre parole, Signorina del'inferno.
:)
J'suis pas bilingue, quand même !! ...
Malheureusement.
J'aimerais bien, mais pfff, quel labeur.
;0)

Per l'aria,
pura :
"Ariane, ma soeur, de quel amour blessée,
vous mourrûtes aux bords où vous fûtes laissé ",

Jean Racine, Phèdre

L'avait perdu le fil, l'Arriana, même si elle l'avait gravi, le mont - verdi d'herbes et de fleurs violettes, de fleurs jaunes de montagne, surs ses pentes pelées - parce qu'elle s'était tant tant lamentée.

Rhôôhhh !

Votre mine, autore, è bella, Signorina del'I. Si.

Il se mine dans le labyrinthe, ce Pan ! (Jeu sors, j'vous jure).

Et la boucle est bouclée
(Je sors de chez le coiffeur ...)

Juste que chez les nymphes, il y en a quelques-unes que je n'aime pas :
les limoniades, trop sucrées et trop soft (rhôôhh, non, non !!!, je sors, en ville.
C'est trop facile comme bête jeu de mots, je ne résiste pas).
Mille pardonsss pour la longueur du com.



,

Clémence Ji a dit…

Je vais essayer d'être sérieuse, promis.
Pour les madrigaux, vous connaissez sûrement ceux de ce foufou de Gesualdo ? (j'aime)
(J'ai une vieille plaque, mais où ?)
Certainement.

Quant à la cantate "Phaedra" de Benjamin Britten (j'aime aussi) op 93,
l'est belle ?
Je vais la chercher.

Merveilleux blog que le vôtre.
J'aime.
;0)

saravati a dit…

Rage de l’amour qui vit qui meurt qui s’accroche qui égratigne
Ce n’est pas toujours rose et on en sort fourbu !

zaile a dit…

Et ce besoin sans arrêt de vouloir être comblée...

(psst ! eh t'as vu, je suis venue ;)

Anonyme a dit…

je vais prendre un petit xanax

Mademoiselle d'enfer(t) a dit…

@ Clémence Ji: C'est le temps qui me manque, et non l'envie pour répondre dignement... Vous débordez et c'est tant mieux! Gesualdo, oui, et tous ceux qui l'accompagnent dans vos commentaires. Du plaisir, merci!

@ Saravati: ce n'est pas toujours rose, mais je ne crois pas que, contrairement à la peinture, le noir l'emporte sur la couleur... (c'est plus une foi, même, à nourrir chaque instant)

@ zaile: comme un bébé ;)
(bah oui, tu es viendue! chouette chouette!)

@ Anonyme: c'est donc anxiogène? Trop de débordements?

mime a dit…

c'est…
Pure… I madrigali

Mademoiselle d'enfer(t) a dit…

@ mime: pardon, je mets parfois (très) longtemps à répondre... C'est aussi... il fuoco e cenere...

Anonyme a dit…

Je reviens régulièrement me noyer dans vos textes. Les sentiments y sont si présents, si intenses qu'ils me font parfois suffoquer (Serrez plus fort, je vous en prie)

Mademoiselle d'enfer(t) a dit…

@ Anonyme: je m'efforcerai de vous étreindre... même si ma maman m'a appris qu'il ne fallait pas parler aux étrangers, vous voyez, je ne suis pas sage, c'est une chose que j'aime, dire, raconter, donner à éprouver. Le lac ici est profond, ne restez pas au sec.

Ecrivez sans déborder