28 février 2011

Madrigal [guerriero e] amoroso


je ne comprends pas les riens, ces riens qui se bousculent au seuil de mes lèvres sur le bout de ma langue se suspendent sucent ma moelle jusqu'à la sienne seulement ces mots qu'il étouffe ont ce goût de bataille d'entrailles débattues sur le bout de ma langue sa voix s'entaille ce sont des lamelles de quelque chose de beau d'exsangue éreinté, de l'attente, d'une atteinte enrayée de sa voix qui s'effeuille s'échoue dans ma gueule un peu pâle, ouverture grande nous sommes ici et ce qui mure les mots hurle la peau je ne comprends pas la morale encore moins ses détours et lui sait mes abîmes ce qui mouille sous sa soif nous sommes ici j'appelle ses mains couturées cousues à mes cheveux déchirées à mes angles noyées dans les fentes fêlure continue et ce sont mes restes ivres que je défends comme ils sont étirés à la pointe de ses ongles le regard plaqué au sol sur le bout de ma langue je sens l'amour à sa fin je n'en veux pas pourtant, c'est un suspens une heure sans secondes que je désire pas un dîner par coeur ce sont les poisons que j'aspire dans mes replis sur le bout de ma langue ont ce goût de bataille de chair de foutre de fouraille plus un atome ne divise plus de rupture juste un amas une éternelle addition je voudrais l'avaler peu importe l'endroit je fouillerai ma cuisse de fragments de morsures écrits tangibles nous sommes ici à l'est du matin le corps tendu la tendre violence la nuit encore je n'ai plus peur de rester de couler dans sa nuque ces riens encordés sur le bout de ma langue

Bondichérie par {E}mma